Circulation des idées

Circulation des idées et opinion publique
C'est tout au long du XVIIIe siècle et en particulier avant la Révolution française qu'apparaît peu à peu l'idée qu'il existe une "opinion publique", c'est l'idée que l'ensemble de la population peut avoir un avis sur des questions de société. Notamment les idées des philosophes des Lumières, qui se répandent chez une partie de la société.
En effet, le pouvoir royal et l'Église possédant moins d'influence, une partie de la population devient plus libre de penser ce qu'elle veut, même s'il s'agit en majorité de catégories sociales plutôt favorisées. L'opinion publique est influencée par les moyens de communications de l'époque.

Le livre
Bibliothèque Les philosophes des Lumières écrivent de nombreux livres, en général courts et accessibles pour pouvoir toucher un large public: essais, contes, romans, pièces de théâtre. Leurs écrits peuvent être interdits et ils risquent la prison; c'est pourquoi ils sont prudents dans leurs propos. Certains philosophes s’adressent alors à des libraires étrangers pour être publiés comme Voltaire auprès de jacques Desbordes à Amsterdam en Hollande.
Les nouvelles découvertes réalisées durant le "Siècle des Lumières" ont aussi pour conséquence l'apparition des premières revues spécialisées (médecine, éducation...).
Ainsi se multiplient la publication de nouveaux ouvrages chaque année et la création de bibliothèques publiques ou privées.

Voltaire-voyages Des voyages
Circulation des idées va aussi de pair avec circulation des hommes. Nobles et despotes éclairés apprécient la compagnie des penseurs qu’ils font venir et logent à leur cour. Ainsi est l’hôte de II de Prusse de 1750 à 1753. De même, fait un long voyage en sur invitation de II en 1773-1774. Il y a ensuite le voyage « contraint ». Menaces et poursuites contre les philosophes obligent souvent ceux-ci à s'. C’est le cas de qui fuit en de 1726 à 1728, puis doit s’exiler à et Ferney à son retour de Prusse, car il lui est interdit de retourner à Paris. Lors de ces voyages, savants et philosophes continuent de correspondre avec leurs amis, font des conférences et fréquentent les cours et salons, ce qui permet la diffusion de leurs idées.

Les académies
A l'origine, les académies avaient été créées par les rois pour encourager la créativité, dans les domaines très variés : la peinture, la sculpture, l’astronomie, la botanique, la mécanique, etc. Il s'agissait de regroupement d'artistes ou d'intellectuels dans le but de conseiller le pouvoir royal. Au XVIIIe siècle, les académies deviennent des sociétés savantes qui jouent un rôle dans la diffusion de la pensée des Lumières, en raison de la publication de nombreux ouvrages de sciences ou de philosophie.

Le rôle des cafés
Au XVIIIe siècle, la mode des "cafés" se répand à Paris. Ce sont des lieux de réunion où s’échangent des idées nouvelles, critiques et qui souhaitent apporter du changement. On y discute de l’actualité philosophique et littéraire. Vers 1725, il y a près de 400 cafés à Paris, et cinq fois plus à la veille de la Révolution française (1789).
Café Procope
Le café Procope
Le café parisien Le Procope, créé en 1686, devient vite l’un des cafés littéraires les plus fréquentés de la capitale. On y discute de littérature ou de philosophie. Des auteurs comme Voltaire, Diderot ou Rousseau y prennent leurs habitudes. Diderot y aurait écrit des articles de l’Encyclopédie. On y trouvait aussi des « mouches », c’est-à-dire des espions de la police, qui surveillaient les discussions.

Pourquoi les cafés participent-ils à la naissance de l'opinion publique ?
Ce sont des lieux de et de discussion. On y discute de l’actualité philosophique et littéraire. Au café , des , comme ou Rousseau, y ont leurs habitudes. Ainsi naît un désir de changement.
Pourquoi ta censure royale est-elle difficilement applicable dans les cafés ?
On y trouvait des « », -à-dire des de la police, qui surveillaient les discussions. Mais le choix de cafés comme lieu d’échange empêche toute puisque les échanges sont oraux. La seule solution aurait été d' ces cafés.

Les salons
Les élites intellectuelles aiment a se retrouver pour évoquera l’actualité ainsi que pour lire et commenter des travaux , des essais ou une représentation . Des de particuliers deviennent des lieux de sociabilité et connaissent un grand succès au XVIIIe siècle. Ils sont le plus souvent organises par des femmes, notamment Mademoiselle de Lespinasse, Madame , Madame du Deffand ou Madame Necker, pour les plus célèbres.

Premier quotidien Les journaux
En France, les premiers journaux, qui sont essentiellement parisiens, apparaissent. Néanmoins, la liberté d'expression reste extrêmement réduite en France, car le pouvoir royal contrôle de près les différents journaux
Aussi, les idées s’échangent dans des lieux qui échappent au contrôle des autorités comme les jardins publics (jardin des Tuileries à Paris) à travers des lectures publiques.
Où se déroule cette scène ?
Elle se déroule dans un .public.
Pourquoi s'y réunit-on ?
On y fait des publiques et on commente les « nouvelles » parues dans "Le ", premier à paraître en ..
Comment expliquer l'attroupement autour du lecteur de ce journal ?
Ils sont animés par une curiosité commune. Les premiers témoignent ainsi de l’intérêt pour les idées nouvelles.
Comment cela favorise-t-il la diffusion des idées des Lumières ?
D’une part, ces idées s’échangent dans des lieux qui échappent au des autorités (comme le jardin public des Tuileries à Paris) à travers des lectures publiques. D'autre part, les échanges oraux permettent à une population peu instruite d'y accèder. Ce qui contribue à la formation d'une publique.