De Gaulle et Pétain face à la défaite

En mai 1940, l’Allemagne lance son offensive et met l’armée française en déroute, prend Paris et progresse vers le sud, entraînant l’exode de millions de Français. Le 22 juin 1940, la France signe l’armistice.

Document 1 : Le maréchal Pétain entre dans la collaboration : message radiodiffusé, le 30 octobre 1940.
« Français ! C’est librement que je me suis rendu à l’invitation du Führer. Je n’ai subi, de sa part, aucun « diktat », aucune pression. Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe. Les modalités en seront discutées ultérieurement. (...)
Celui qui a pris en main les destinées de la France a le devoir de créer l’atmosphère la plus favorable à la sauvegarde des intérêts du pays.
C’est dans l’honneur et pour maintenir l’unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d’une activité constructive du nouvel ordre européen que j’entre, aujourd’hui, dans la voie de la collaboration.
Ainsi dans un avenir prochain, pourrait être allégé le poids des souffrances de notre pays, amélioré le sort de nos prisonniers, atténuée la charge des frais d’occupation ; ainsi pourrait être assouplie la ligne de démarcation et facilités de l’administration et le ravitaillement du territoire.
Cette collaboration doit être sincère […]. La France est tenue par des obligations nombreuses vis-à-vis de vainqueur. Du moins reste-t-elle souveraine. Cette souveraineté lui impose de défendre son sol, d’éteindre les divergences de l’opinion, de réduire les dissidences de ses colonies. Cette politique est la mienne. Les ministres ne sont responsables que devant moi. C’est moi le seul que l’histoire jugera ».
Quelle est la fonction de l’auteur de ce message à cette date ? A qui s’adresse-t-il ?
Il est alors « chef de l’ » et le parlement lui a donné les pleins . Il s’adresse au français et se donne une image de (« pris en main les de la France » pour « la des intérêts du pays »).
Où a-t-il rencontré Hitler ? Qu’annonce-t-il ?
Il a rencontré Hitler à , le octobre 1940. Il annonce qu’il s’est engagé dans « la voie de la » avec l’. Cela consiste à aider l’Allemagne dans son effort de dans le but d’obtenir une place privilégiée dans le « européen ».
Quels avantages pense-t-il obtenir pour justifier ce choix (relevez les conséquences de la défaite militaire pour la France) ?
Pour lui, la collaboration est présentée comme le moyen de :
- « allégé le de notre pays »,
- « amélioré le de nos »,
- « atténuée la charge des d’occupation »
- « pourrait être assouplie la de » et « maintenir l’unité française »
Qu’attend-il alors des Français ?
Il veut convaincre que son but est l’intérêt général, qu’il préserve « la nationale » et qu'il rassemble les Français quelque soit leur opinion (« éteindre les ») et où qu’ils soient (« réduire les dissidences de ses »).
« Les modalités [de la collaboration] en seront discutées ultérieurement » : en quoi a consisté la collaboration avec l’Allemagne nazie ?
L’État français livre à l’Allemagne nazie des étrangers dans la "zone " et aide à les arrêter dans la zone (rafle du ). Il met en place le qui fournt de la aux Allemand et crée la pour pourchasser les résistants et les juifs.

Lors de son procès en 1945, il reprend l’idée d’avoir assuré aux Français « la vie et le pain » mais ne parle des horreurs et violence subis par les français. « Je n’ai rien abandonné d’essentiel à l’existence de la patrie » : il voulait une révolution nationale avec pour devise « travail, famille patrie ». Pour lui, il a permis à la France de rester debout, voire à œuvre pour sauver les juifs…

Document 2 : L’appel de De Gaulle
L'appel du 18 Juin a est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le 18 juin 1940. Ce discours est une réponse au discours radiophonique du 17 juin 1940 du maréchal Pétain.

« Les Chefs qui, depuis de nombreuses années sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.
[…] Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limite l'immense industrie des États-Unis.
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. […] Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »
Quelle est la date (jour, mois, année) de ce célèbre discours ?
De Gaulle lance un appel à la depuis , le .
Rappelez en quelques phrases la situation de la France à cette date.?
Elle a été et par l’Allemagrne.
Pourquoi lance-t-il cet appel ?
Le général de Gaulle refuse la et appelle à poursuivre le .
Quelles sont les causes de la défaite pour de Gaule ?
L’armée française mal préparée et mal équipée n’a pu résister à la supériorité des Allemands (« les , les , la tactique des Allemands »). Mais c’est d’abord l’incompétence des chefs (« nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui »).
Selon lui, pourquoi faut-il continuer le combat ?
« Cette guerre est une guerre » et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliés et notamment celle des . Pourtant à cette date, l'Union soviétique s’est arrangée (pacte germano-soviétique) et les États-Unis (en position de neutralité) n'étaient pas alors engagés à soutenir la France.
Quel message d’espoir délivre-t-il ?
La guerre n’est pas finie et peut être avec les (Angleterre et Etats-Unis).
Quel est l’objectif de cet appel ?
Ce message d'espoir se termine par un appel à la « », dont la flamme « ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas », à continuer la guerre et reconstruire une nouvelle armée,
De Gaulle s'adresse avant tout aux et aux des industries de l'armement (ingénieurs et ouvriers) en les appelant à appuyer l'effort de guerre du Royaume-Uni.

L’appel du 18 juin 1940, a été peu entendu mais vite connu. Les paroles prononcées par le général de Gaulle posent les raisons du combat : refus de l’armistice, rejet de Vichy, poursuite d e la lutte.
Pour autant, contrairement à une idée courante, l'appel du 18 Juin n'est pas une invitation générale à constituer des réseaux de résistance sur le territoire français. En effet, l'Union soviétique (pacte germano-soviétique) et les États-Unis (en position de neutralité) n'étaient pas alors engagés à soutenir la France.