Espaces et paysages de l'urbanisation
Pourquoi la croissance urbaine et l’aménagement des villes sont-ils une image des inégalités de développement dans le monde ?
58% des hommes vivent dans des
villes, contre 30 % en 1950 et 10 % en 1900. On estime qu’en 2050 deux tiers des
êtres humains vivront en ville. La ville, notamment la métropole, accompagne la
mondialisation qui met en concurrence les espaces urbains à toutes les échelles.
La croissance urbaine est surtout très forte dans les pays en développement :
environ 4,5% en Afrique contre 1% en Europe ou en Amérique du Nord par exemple.
Cela s’explique à la fois par la croissance démographique des villes, mais
également par l’exode rural.
Les villes comptent de plus en plus d’habitants. On dénombre ainsi près de cent
agglomérations de plus de 5 millions d’habitants dans le monde. Les villes
s’étendent également en superficie. Les plus grandes absorbent alors leurs
banlieues et deviennent des agglomérations. La superficie de l’agglomération de
Los Angeles a ainsi doublé depuis les cinquante dernières années. Celle de Dakar
a été multipliée par cinq. Cet étalement urbain fait que de nombreuses villes
s’étendent aujourd’hui sur plusieurs milliers de kilomètres carrés. La
périurbanisation transforme les paysages, et les campagnes sont peu à peu
grignotées par ces nouveaux habitats.
Dans les P.E.D., la population rurale reste encore majoritaire, mais
l'urbanisation connaît pourtant une croissance rapide, alimentée par un
accroissement naturel élevé et par l'exode rural. Les ruraux espèrent trouver en
ville des conditions de vie meilleures (accès aux soins, au logement, à
l'éducation). La plupart des mégapoles se situent dans l'hémisphère sud. Lagos,
Bombay ou Le Caire sont devenues des villes géantes, mais elles connaissent de
nombreux problèmes : les trop rares moyens de transport sont souvent saturés,
les infrastructures sanitaires insuffisantes par rapport aux besoins (accès à
l'eau potable, évacuation des eaux usées et des déchets...), sans parler de la
pollution. La pauvreté se voit aussi dans les paysages urbains : on trouve des
quartiers d'affaires modernes qui côtoient d'immenses bidonvilles, dépourvus de
tout équipement urbain, situés à la périphérie dans les zones polluées ou
insalubres. A ces problèmes d’urbanisme s'ajoutent ceux de l'emploi, de
l'insécurité et d'une forte ségrégation sociale.
Dans les pays développés, l'urbanisation est ancienne et concerne plus de 75%
des habitants. La croissance urbaine s'est aujourd'hui très ralentie et elle
pose moins un problème car ils ont plus moyens pour les aménager face aux
problèmes de pollution, de circulation, etc. Surtout, c’est dans le Nord que
l’on trouve les trois mégalopoles qui sont au cœur de la mondialisation. Elles
gèrent à l'échelle de la planète les échanges commerciaux, les mouvements
financiers, les flux d'informations et de services. Le produit de
l'agglomération de Tokyo est aujourd'hui le double de celui du Brésil. Mais, on
y trouve aussi une forte ségrégation sociale. Par exemple, les pauvres et les
minorités ethniques se retrouvent dans des ghettos aux États-Unis (habitat
délabré, gangs, drogue). D’autres quartiers peuvent être marqués par la
gentrification.
Pour faire face aux conséquences d’une urbanisation croissante, des solutions
sont recherchées pour rendre plus habitables les villes du futur.