Les villes dans la mondialisation
Comment les villes s'intègrent-elles dans la mondialisation ?
À l’échelle mondiale, les métropoles constituent des nœuds stratégiques de réseaux permettant l’interconnexion des différents acteurs de l’économie-monde et des différentes échelles territoriales et économiques. La position respective des villes dans la hiérarchie urbaine mondiale dépend de leur place dans les réseaux constitués par les flux économiques, financiers et de communications.
Des villes connectées et qui organisent la mondialisation
Les villes les plus intégrées à la
mondialisation appartiennent le plus souvent aux pays les plus riches et
développés du monde. Elles attirent beaucoup de monde ainsi que des activités :
c’est le phénomène de métropolisation. Les métropoles sont au cœur de flux
importants. Ces villes sont connectées entre elles par la mondialisation. Elles
forment un réseau puissant de villes bien reliées qui assurent l’essentiel des
activités de la mondialisation, autour de relations économiques, politiques,
culturelles et humaines, définissant ainsi un « archipel mégalopolitain mondial
».
Au sommet, quelques métropoles, dans leur majorité portuaires, constituent un
réseau de villes mondiales qui accumulent les principaux pouvoirs du
commandement politique, géostratégique, économique (sièges sociaux des grandes
firmes transnationales, activités financières, services de haut niveau,
innovation) et culturel. Les trois premières sont New-York, Londres et Tokyo,
échangeant principalement entre elles et sont à la tête des principales
mégalopoles. Si les agglomérations de New York ou de Tokyo étaient indépendantes,
elles seraient les 14e et 15e puissances économiques mondiales.
Des villes en déclin dans la mondialisation
Certaines villes connaissent un
phénomène de déclin urbain, désigné par l’expression de «shrinking cities». Ce
déclin est :
• urbain par la multiplication des friches (usines, logements vacants ou à
l’abandon…) et le délaissement de certains quartiers, soit dans les quartiers
péricentraux, soit même parfois dans la ville-centre historique ;
• démographique et économique, marqué par la perte d’activités, de fonctions, de
revenus et d’emplois ;
• social avec le développement de la pauvreté, du chômage et de l’insécurité.
À l’échelle mondiale, ces villes en déclin ne parviennent pas à refonder leur
potentiel économique, social et urbain sur des bases nouvelles afin de se (re)connecter
aux grands réseaux et flux d’échanges de la mondialisation. Les plus anciennes
villes touchées par ce phénomène ont été les villes de traditions industrielles
d’Europe et d’Amérique du Nord. C’est surtout le cas aux États-Unis (Detroit ou
Cleveland) et en Europe (Glasgow). Les paysages de ces villes se transforment
avec l’apparition de friches industrielles. Le manque de moyens financiers des
mairies pour résoudre les difficultés accélère parfois ce processus.
Mais le phénomène se diffuse dans toutes les régions du monde, notamment dans
les pays émergents. Ce processus de déclin demeure cependant relativement limité.
Des villes qui s’adaptent à la mondialisation
La mondialisation représente aussi
parfois une opportunité de développement. Certaines villes, longtemps isolées
réussissent à s’insérer dans les flux mondiaux pour développer de nouvelles
ressources. C’est le cas par exemple, de villes du golfe persique ou de Chine.
Celles-ci tirent des ressources d’activités (tourisme, vente d’arts ...)
destinées à une clientèle mondiale disposant d’un haut niveau de vie.
Des villes anciennes réussissent aussi à s’adapter à la mondialisation et à
poursuivre leur croissance (Istanbul en partie). Cela passe notamment par des
opérations de rénovation urbaine ou de reconversion. Avec la construction de
technopôles ou de quartiers des affaires.
Les villes sont donc différemment touchées par la mondialisation. Il faut
cependant aussi noter qu’elles en sont un des acteurs majeurs, les pôles
principaux.