Aménager pour répondre aux inégalités
Connaissances : La mondialisation, la métropolisation et les grands réseaux de communication jouent un rôle majeur dans l’organisation du territoire et entraînent de nombreux contrastes. L’action de l’État et des collectivités territoriales a pour but d’aménager et de réduire les inégalités entre les territoires.
Localiser et situer :
- les principales métropoles françaises
- les axes et les nœuds de transports majeurs de l’espace français
Décrire et expliquer :
- les grandes lignes de l’organisation du territoire français.
- le poids et le rayonnement de Paris
- quelques formes de disparités ou d’inégalités sur le territoire national
- les objectifs d’un aménagement local ou régional.
Réaliser un croquis de l’organisation du territoire national
Comment rendre le territoire national attractif et moins déséquilibré ?
La France est un pays développé mais on constate des inégalités entre les territoires. La métropolisation et les grands réseaux
de transport et de communication jouent un rôle majeur dans l’organisation du territoire et entraînent de nombreux contrastes.
C’est pourquoi l'aménagement du territoire est vise à réduire les inégalités entre les territoires.
Le rôle des acteurs publics et privés
Pour limiter ces contrastes, l’Etat a mis en place des politiques d’aménagement du territoire menée par la D.A.T.A.R. Pour faire face au poids de Paris, des actions de déconcentration ont été menées (l’ENA à Strasbourg). Certaines régions ont bénéficié de l’aide de l’Etat dans l’aménagement de stations touristiques (Alpes, Languedoc) et les régions industrielles en crise du Nord et de l’Est ont profité des politiques de reconversion. Les lois de 1982 et 2003 sur la décentralisation ont donné plus de pouvoirs aux collectivités territoriales. Les régions cherchent ainsi à renforcer l’attractivité de leur territoire. L’Union européenne joue aussi un rôle en accordant des aides aux espaces en difficulté. Les aspirations de la population et les mobilités ont aussi une influence sur l’organisation du territoire. C’est la recherche d’aménités, d’une meilleure qualité de vie qui est souvent déterminante dans les mobilités. Ainsi s’explique le tropisme des littoraux atlantiques ou méditerranéen.
La mondialisation accentue les inégalités
Le contraste territorial majeur est lié au poids écrasant de l’agglomération parisienne. L’aire urbaine de Paris est
une mégapole de plus de 12 millions d’habitants.
La capitale concentre les pouvoirs politiques, économiques (un tiers de la richesse nationale) et culturels.
Le quartier de la Défense (sièges sociaux des grandes entreprises) symbolise
l’intégration de Paris à l’échelle européenne et mondiale et sa domination sur
l'ensemble du territoire par ses activités de commandement. Elle peut être considérée comme « ville mondiale». Face à la
concurrence des autres métropoles mondiales, elle doit innover : c’est l’objectif du projet du Grand Paris.
Cependant, certaines métropoles régionales disposent aussi d’activités
de commandement. Lille, Lyon et Marseille ont un rayonnement européen.
Toulouse, Grenoble et Montpellier concentrent une grande part d’emplois dans les hautes technologies. Cette
métropolisation contribue à un certain
rééquilibrage du territoire par rapport à Paris.
En dehors des métropoles, sont aujourd’hui dynamiques les territoires qui se sont adaptés à la mondialisation et jouent le rôle d’interface
: les littoraux et les espaces frontaliers.
Les enjeux de l’aménagement du territoire
L’aménagement du territoire a pour objectif de résoudre ces inégalités.
– la présence de services publics : hôpitaux, bibliothèque, école...
– la présence d'entreprises qui créent des emplois et de la richesse sur le
territoire.
– La présence de transports en commun
– La présence de services non publics : médecin, loisirs, crèche …
Pourtant, certaines zones rurales connaissent la
déprise
agricole et connaissent parfois encore l'exode rural. Les espaces ruraux sont soutenus par une politique de zones de revitalisation rurale (ZRR) pour limiter
leur déclin démographique et économique (construire des pôles de santé, équiper les campagnes en haut débit...). Mais ils restent mal intégrés aux réseaux et
les choix budgétaires de l’État contredisent souvent cette priorité affichée (suppression de maternités rurales, de voies de chemin de fer, fermeture de
services publics, de classes...).
Les réseaux de transport hiérarchisent aussi le territoire. En termes d’aménagement du territoire, la LGV
Sud Europe Atlantique a pour objectif de réduire les inégalités de transport, de dynamiser la Nouvelle Aquitaine et de permettre relier l’Europe du nord à
l’Europe du sud. Centralisé à partir de Paris, le réseau LGV renforce cependant la métropolisation en favorisant la mobilité entre les métropoles desservies et
en suscitant la construction d’aménagements comme les nouvelles gares et les complexes de bureaux à côté (Euralille ou Euratlantique à Bordeaux). Au
contraire, les petites villes subissant l’effet tunnel
au profit des métropoles et sont plus isolées qu’avant.
Les aménagements permettent aussi de valoriser des espaces urbains dégradés comme les banlieues. La rénovation urbaine a pour but de lutter contre la pauvreté et de créer un cadre de vie plus agréable en encourageant la mixité
fonctionnelle et la mixité sociale.
A l'avenir, l'aménagement du territoire passera obligatoirement par la conciliation de deux impératifs souvent contradictoires : développer l'économie (en aménageant de nouvelles routes, de nouveaux quartiers...) et protéger
l'environnement.