Les espaces de faible densité en France
Quelles sont les dynamiques des espaces faiblement peuplés en France ?
Les espaces de faible densité
occupent une large part du territoire français. Appartenant à la France rurale, très liés aux ressources naturelles qui les entourent, ils connaissent des dynamiques diverses entre crises et valorisation d’atouts les rendant attirant.Entre vieillissement et déprise agricole
Les espaces de faible densité sont des espaces avec un environnement rural comportant moins de 30 habitants/km², ils occupent 48% du territoire français et regroupent environ 4 millions de personnes. Ils sont représentés dans une "diagonale du vide", des Ardennes aux Pyrénées en passant par le Massif Central mais aussi dans les montagnes. Leurs principales caractéristiques sont une population vieillissante (ils ont été marqués par un exode rural souvent débuté au XIXe siècle et leur taux de natalité est faible), leur enclavement du fait de contraintes naturelles (relief, conditions bioclimatiques) et de l’éloignement vis-à-vis des villes et de leurs services et une économie marquée par les secteurs agricoles et agro-alimentaires. Ces facteurs ont contribué à leur désertification. L’agriculture des espaces de moyenne montagne est en crise (Cantal, élevage extensif), avec diminution du nombre d’exploitations, équipements moins modernes et abandon de terres agricoles (friches, déprise agricole).
La diversité des espaces de faible densité
Les espaces de faible densité peuvent être des
espaces :
- agricoles : il peut s’agir de grands espaces
d’agriculture céréalière, de régions d’élevage ou
d’espaces viticoles. L’agriculture est productive
et intensive, s’étendant sur de vastes espaces,
grâce à des moyens modernes. Certains espaces agricoles ne se sont pas
modernisés et connaissent une déprise.
- touristiques peu urbanisés : il peut s’agir de
massifs montagneux valorisés par le tourisme de
sport d’hiver. Les pentes, l’enneigement et
l’altitude sont des contraintes naturelles, que
les hommes ont réussi à transformer en atout. Ce
sont aussi des campagnes qui attirent les
populations qui souhaitent faire du tourisme vert.
Des aménagements ont permis de mette en valeur les
espaces touristiques, comme la création de stations intégrées
ou de parcs
naturels régionaux ou nationaux. Dans ces espaces
protégés, des conflits d'usage peuvent naître de
la tension entre le nécessaire développement et
les préoccupations environnementales.
- résidentiels : les espaces de faible densité
accueillent les populations, appelées néoruraux,
qui souhaitent profiter de meilleures conditions
de vie (maison avec jardin, proximité de la
nature) en s’éloignant des aires urbaines.
Des atouts pour un renouveau
Les espaces de faible densité ne sont pas vides d’hommes et d’activités rémunératrices, ils ont des atouts qui peuvent les valoriser. Les espaces peu peuplés de l’agriculture productiviste (grande céréaliculture en Beauce, élevage intensif en Bretagne) assurent aux agriculteurs de bons revenus. Les espaces d’élevage extensif peuvent quant à eux profiter du classement en AOC de leurs productions : ce classement, gage de qualité, peut permettre de dégager des revenus décents. La valorisation du patrimoine culturel et naturel permet les activités touristiques, les grandes réserves d’espace étant un atout (tourisme vert, parcs naturels régionaux ou nationaux), tout comme les stations de sport d’hiver en montagne. Enfin le classement en Zone de Revitalisation Rurale (plus de 14.000 communes) permet d’attirer les entreprises grâce à des avantages fiscaux. Les espaces peu denses redeviennent même attirants pour des citadins à la recherche d’une meilleure qualité de vie (néoruraux, retraités). Le développement des infrastructures numériques permettant le télétravail sont un atout. Ces nouvelles installations compensent ainsi le déclin démographique.
Les espaces de faible densité
connaissent une certaine revitalisation
depuis une vingtaine d'années. Encore faut-il
qu'ils soient accessibles mais les transports les
laissent souvent en marge.