Conquêtes et sociétés coloniales
Les Européens se lancent dans la colonisation du monde au XIXe siècle, ils colonisent ainsi l’Afrique, l’Asie et l’Océanie. Le Portugal et l’Espagne possèdent les plus grands empires coloniaux. La domination européenne sur le monde se renforce alors.
Comment les Européens renforcent-ils leur domination sur le monde et quelle "société coloniale" est mise en place dans les colonies ?
Explorations, conquêtes et colonisation
Au début du XIXe siècle, près d’un cinquième des terres et des océans
demeurent inconnus. Disposant de moyens accrus, les explorateurs s’aventurent à
l’intérieur des continents et sillonnent les mers du Sud. De grands explorateurs
incarnent cette soif de découverte. L’écossais Livingstone, l’américain Stanley,
le français Savorgnan de Brazza sillonnent les régions intérieures de l’Afrique.
Le pôle Nord est atteint en 1909 par l’américain Peary, le pole Sud par le
norvégien Amunsen en 1911.
Des missionnaires cherchent à convertir au christianisme les peuples rencontrés.
C’est à partir de 1830 qu’ils se lancent dans la conquête de nouveaux territoires et après 1870 que s’engage une « course aux colonies » avec la
montée des nationalismes et de l’impérialisme, il est important de prouver sa
supériorité.
L’Empire britannique est le plus important (30 millions de km² et 400 millions
d’habitants). Il est présent sur tous les continents et comprend aussi des bases
sur toutes les mers du globe. L’Inde est considérée comme le cœur de cet empire.
L’empire colonial français s’étend à partir de la conquête de l’Algérie dès
1830. L’Empire français (10 millions de km² et 48 millions d’habitants) est
composé de plusieurs blocs : le Maghreb, l’Afrique Occidentale Française (A.O.F.),
l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F.) et l’Indochine. De nombreuses îles, des
Antilles à l’Océanie, complètent cet ensemble.
L’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas conservent des restes de leur ancienne
puissance coloniale. Des Etats jeunes veulent aussi bâtir des empires en Afrique
et en Asie (Belgique, Italie, Allemagne).
La colonisation répond à des préoccupations religieuses (convertir à la vraie
foi), humanistes (éduquer, soigner), politique (affirmer sa puissance
nationale), stratégique (être présent partout) et enfin économiques (obtenir des
matières premières bon marché et des débouchés). Cette volonté de puissance
explique le faible écho des voix anticolonialistes.
Ces impérialismes coloniaux se heurtent parfois : Anglais et Russes se disputent
l’Afghanistan (1885), les Français et les Anglais le Soudan (1898), les Français
et les Allemands le Maroc (1911). Si ces rivalités ne provoquent pas de graves
conflits, elles sont le reflet des nationalismes qui divisent l’Europe.
Les colonies permettent aux métropoles de montrer leur puissance. Les colonies
sont importantes car ce sont des sources d’approvisionnement pour leurs denrées
agricoles et des produits industriels.
Domination et société coloniales
Il existe deux types de colonies : les colonies de peuplement, dans
lesquelles la métropole envoie des de nombreux colons pour qu’ils s’y installent
durablement. L’Algérie est une colonie de peuplement pour la France. Les autres
colonies sont des colonies d’exploitation dans lesquelles la métropole exploite
les richesses naturelles et trouve un débouché pour son industrie. Certains
territoires, comme le Maroc, ont le statut de protectorat. Dans le même temps,
au XIXe siècle, les États colonisateurs abolissent l’esclavage, comme la France
en 1848. Néanmoins, les colonisés vivent encore dans des conditions difficiles
et n’ont pas les mêmes droits que les habitants de la métropole.
Le Code de l’Indigénat est appliqué dès 1881 en Algérie, puis étendu aux
colonies d’Afrique Noire, de Madagascar et de Cochinchine (sud de l’actuel
Viêtnam). Il s’agit d’un ensemble de règles (travaux forcés, corvées) et de
sanctions (amendes, peines), strictes réservées aux indigènes.
Les Européens pensent qu’ils ont pour mission de civiliser des populations
jugées inférieures. La propagande se met en place pour exalter les vertus de la
colonisation : prospérité agricole, modernité et développement économique. Cette
image est loin de correspondre à la réalité et à la dureté de l’exploitation. Si
la scolarisation progresse, elle demeure minoritaire tout au long de l’époque
coloniale.
Les colons diffusent leur langue, leur mode de vie, leur religion et
construisent des villes sur le modèle de celles que l’on trouve en métropole.
Les progrès en matière de santé sont liés à une volonté de s’assurer une main
d’œuvre en bonne santé.
Les sociétés coloniales sont donc inégalitaires. Les élites indigènes, éduquées
à l’occidentale, aspirent à accéder à des responsabilités mais elles sont
maintenues dans une situation d’infériorité. Malgré tout, cela entraîne des
révoltes qui sont réprimées et des contestations en métropole
La conquête de nouveaux territoires par les Européens au XIXe siècle entraine la
mise en place de sociétés coloniales, qui sont parfois vivement remises en
question, tant du côté des colons que des colonisés.